Le mardi 20 mai, le nouveau Saint-Père, le pape Léon XIV, a officiellement pris possession de la Basilique papale de Saint-Paul-hors-les-Murs à Rome. Parmi les présents se trouvaient environ 30 moines du Collegio de Sant’Anselmo, conduits par l’Abbé Primat Jeremias Schröder. Leur présence — à la fois liturgique et symbolique — témoignait discrètement du rôle permanent des Bénédictins dans la vie du centre de l’Église.

L’événement comprenait une contribution spéciale de six membres de la schola de Sant’Anselmo, qui ont rejoint le chœur résident de la Basilique sur invitation de son maître de chapelle. L’inclusion du chant monastique a souligné la profondeur et la continuité de la tradition liturgique bénédictine dans la papauté moderne.

À son arrivée à la Basilique, le pape Léon XIV a été reçu par l’Abbé Donato Ogliari et l’Archiprêtre de la Basilique, le Cardinal James Michael Harvey. L’Abbé Primat Jeremias a également pu le saluer personnellement, aux côtés des membres de la communauté de Saint-Paul. Accompagné des moines bénédictins, le Pape est entré par la Porte Sainte et a procédé en procession solennelle vers l’abside. Là, il est descendu à la Confession et a rendu hommage au tombeau de Saint Paul Apôtre. Ce fut un moment riche en signification, qui reliait la charge pétrinienne à l’héritage de l’Apôtre des Gentils.

Après cet acte de dévotion, le pape Léon XIV s’est adressé à l’assemblée et a introduit une lecture de la Lettre aux Romains. Dans son homélie, le Saint-Père a médité sur l’universalité du message chrétien, tiré de Romains 10:9-15. Il a rappelé aux personnes rassemblées que la croyance et la proclamation vont de pair : « Croire dans son cœur et confesser de ses lèvres. Ces deux aspects — intérieur et extérieur — sont essentiels pour que la foi soit vécue et partagée. » Il a souligné que l’Évangile ne doit jamais rester confiné à la croyance personnelle mais doit toujours s’étendre vers l’extérieur par le témoignage et la charité. Le Pape a conclu en affirmant que « nous ne pouvons nous résigner à un monde sans espérance, sans Christ », exhortant tous les présents à être « des signes crédibles de la joie et de la paix du Ressuscité. »

Après un bref silence, le pape Léon XIV s’est à nouveau approché de l’autel pour vénérer le Trophaeum de l’Apôtre, un monument traditionnellement considéré comme marquant le lieu de sépulture de Saint Paul.

L’expression « prendre possession » d’une basilique fait référence à une coutume ancienne signifiant l’assomption par le nouveau pape de la responsabilité spirituelle et cérémonielle sur les quatre basiliques papales majeures de Rome : Saint-Pierre, Saint-Jean-de-Latran, Sainte-Marie-Majeure et Saint-Paul-hors-les-Murs. Ces basiliques ont historiquement ancré la vie liturgique et administrative de l’Église romaine. Le rite de mardi à Saint-Paul-hors-les-Murs, la deuxième plus grande après Saint-Pierre, marque une nouvelle étape dans l’assomption formelle des devoirs de la papauté par le pape Léon XIV. Son deuxième Regina Caeli sera célébré le dimanche 25 mai, le même jour où il prendra possession des Basiliques de Saint-Jean-de-Latran et de Sainte-Marie-Majeure.

Pour les moines de Sant’Anselmo, leur participation à cette occasion historique sert de rappel discret mais ferme de leur place au cœur de la vie de l’Église — enracinée dans la tradition, le service et l’apprentissage. C’est également une invitation visible à tous les supérieurs bénédictins : considérer l’Ateneo Sant’Anselmo et son Collegio non seulement comme des institutions d’étude et de formation, mais comme des participants actifs aux rythmes de l’Église universelle.